Pêcheurs d'Images

Un mot des invités de Traversées 2020 ♥

Un mot des invités de Traversées 2020 ♥

Pour vous mettre du baume au cœur après la déception de ne pas avoir pu rencontrer nos invités et découvrir leurs films, nous leur avons demandé de nous envoyer une attention afin de vous la faire partager et prolonger ainsi un peu l’esprit qu’aurait eu le festival 2020.
Merci à eux pour leur bienveillance et leur gentillesse.

S E B A S T I E N   M A R N I E R

Nous avions hâte d’accueillir Sébastien Marnier à Lunel. Nous devions projeter ses deux longs métrages Irréprochable et L’heure de la sortie. Il nous lance un défi : celui de deviner les films ci-dessous ainsi que le thème (très actuel) auquel ils se rapportent
L’occasion de revoir ces chefs d’œuvres cultes !

O L I V I E R   B A B I N E T

Olivier Babinet était attendu pour nous présenter son film Poissonsexe en avant-première.

Nous espérons que vous pourrez le découvrir très prochainement en salles. Voici une lettre du réalisateur avec quelques images inédites du film.

« Bonjour à toutes et à tous, Voilà une petite photo. Un accessoire de tournage. Un petit détail, de scénario au départ, rendu réel par l’accessoiriste de mon film. Un détail parmi les centaines, les milliers que contienne un film. Un petit détail de POISSONSEXE, que je me faisais une joie de vous présenter.

Le hasard a voulu que le film soit mis en quarantaine. A cause d’une pandémie mondiale. Un scénario apocalyptique différent de celui que j’avais imaginé : Un village désertique… 
Des scientifiques perdus face à un phénomène inexpliqué…

Des humains isolés qui observent la dégénérescence du monde à travers leurs écrans d’ordinateurs…  
Des drones de la police qui patrouillent sur le littoral… 
Une femme qui aimerait qu’on la prenne dans les bras… A vrai dire, je suis bien curieux de savoir ce que vous penserez de Poissonsexe quand vous le découvrirez car j’ai l’impression que le film n’est plus le même qu’avant. Il sort début septembre. Si vous m’invitez, dans un drive-in, en combinaison de plongée, peu importe… Je viendrais ! A très bientôt au « pays de Lunel ». J’espère.  Olivier Babinet »

Y A N N  B E R L I E R  &  L O L A  C A M B O U R I E U

Dans cette 36ème édition, Yann Berlier & Lola Cambourieu nous auraient présenté leur court métrage Automne Malade.

Voici une liste de films découverts pendant le confinement :

« On profite de ce temps de confinement pour partir à la recherche de nouvelles inspirations cinématographiques pour nos films à venir. On serait ravis de partager avec le public du festival qu’on a pas pu rencontrer nos films coups de cœur, chefs d’oeuvres découverts durant ce long mois d’enfermement : 

Breaking the waves de Lars Von Trier. 

Gummo d’Harmony Korine.

Loulou de Maurice Pialat.

Amours chiennes d’Alejandro G. Inaritu.

Buffalo 66 de Vincent Gallo.

Kids de Larry Clarke.

Les moissons du ciel de Terrence Malick.

L’enfant des frères Dardenne.

La chasse de Thomas Vinterberg.

Voilà un sacré programme d’oeuvres de cinéastes audacieux qui nous ont beaucoup touchés,

et qui nous donnent matière à penser notre cinéma dans cette période de confinement, afin que nos imaginaires ne soient pas confinés, eux… »

L É O  L E F È V R E &  M O U N I A  M E D D O U R

Léo Lefèvre, directeur de la photographie sur le film Papicha devait nous rendre visite pour présenter le long métrage de Mounia Meddour, césarisé cette année.
Il nous a adressé un mot au sujet de l’image de Papicha et quelques photos inédites du film : “ Papicha a été tourné en 26 jours, au printemps 2018, à Alger et Tipaza en Algérie.

Dès notre première rencontre, Mounia m’a exprimé son envie de faire un film vivant, contrasté et coloré.

J’ai choisi pour cela une caméra compacte et des objectifs sensibles aux basses lumières afin de pouvoir filmer le personnage principal, Nedjma interprété par Lyna Khoudri, en toutes circonstances (à l’intérieur d’une voiture, au milieu de la foule d’un marché, dans une boîte de nuit…).

Peut-être remplacer cette photo par la photo 1 de son mail plus belle à mon avis ?

Nous avons travaillé en collaboration avec la décoratrice et la costumière pour dresser un portrait de la jeunesse algérienne au milieu des années 90. Malgré la noirceur du climat politique de cette époque en Algérie, le film se veut universel et intemporel.

Tout au long du tournage de Papicha, j’ai cherché avec Mounia comment traduire à l’image les émotions des personnages et la tension de l’histoire afin de donner au film son caractère fort et singulier. 

Toute l’équipe (algérienne, française et belge) a travaillé dur pour que Papicha existe. J’espère que le film vous a plu ou qu’il vous plaira! »

G R E G O R Y   L A S S A L L E

Gregory Lassalle aurait accompagné devant les festivaliers son documentaire Une vie meilleure. Il partage aujourd’hui avec nous le lien d’un article qu’il avait écrit en 2015 en rapport avec son film. Il parle du nouvel eldorado du gaz de schiste.

Voici le lien de l’article : lien
et le lien du livre dont il est extrait : lien

C Y R I L  G O M E Z   M A T H I E U

Attendu pour nous parler de son travail de chef décorateur dans les films de Safy Nebbou, Cyril Gomez Mathieu nous fait part de deux films qui l’ont marqué avec une thématique de confinement. Les voici : 
La Femme des Sables, un film de Hiroshi Teshigahara adapté du roman éponyme de Kôbô Abe 1964 • Onibaba, les tueuses, 1964  Japon  Réalisé par Kaneto Shindô 1h45  avec Nobuko OtowaJitsuko YoshumuraKei Sato

P I E R R E   FOURCHARD

Pierre Fouchard devait également nous présenter un court métrage Des cordes dans la gorge. Voici ce qu’il a décidé de partager avec vous :
« Peut-être est-ce un peu long, mais la première chose qui m’est venue, même si elle est connue, c’est une réponse de Jacques Demy à la question « Pourquoi filmez vous ? »
posée par un journaliste de Libération en 1987. Voici sa réponse : 

Parce que j’aime ça
Parce que ça bouge
Parce que ça vit
Parce que ça pleure
Parce que ça rit
Parce qu’au ciné
On est dans le noir
On est au chaud
Entre un mec qui vous fait du genou
Et une nana qui enlève le sien
Devant un con qui parle trop fort
Derrière un génie aux cheveux ébouriffés
Qui vous empêche de lire les sous-titres
Parce que ça danse
Parce que ça chante
Alors je plane
Parce que c’est beau
Parce que filmer c’est comme une femme
C’est comme un homme
Ça peut faire mal
Ça vous écorche
C’est parfois moche
Mais c’est bien quand même
Parce que ça zoom
Parce que ça travelling
Parce que ça silence et moteur et coupez
Parce qu’on rêve
A vingt-quatre images seconde
Et que par conséquent ça fonce dans la nuit
A quatre-vingt six mille quatre cents
images à l’heure
Et que le TGV en crève de jalousie
Parce que c’est blanc
Parce que c’est noir
et bien d’autres choses encore
Parce que j’aime ça
Et parce que
je ne sais rien faire d’autre. »